Glossaire

 

G.

 

Gabriel.

Archange messager de Dieu. C’est lui qui annonça à Daniel que le peuple juif échapperait à la captivité au bout de 70 semaines (entendre des semaines d’années). Voir le livre de Daniel, ch. IX.

Voir Loi figurative 24 (Laf. 269, Sel. 300) et Prophéties III (Laf. 485, Sel. 720).

 

Gager.

Engager une mise pour constituer l’enjeu d’un pari auquel on prend part.

Voir Preuves par discours I (Laf. 418, Sel. 680).

 

Gagner, Gain.

Gain : profit, avantage que l’on tire de son activité ou du jeu. Pascal parle du gain attendu par les joueurs dans la section du Traité du triangle arithmétique consacré aux partis (la géométrie du hasard) et dans l’argument du pari (Preuves par discours I - Laf. 418, Sel. 680).

Voir aussi Raisons des effets 21 (Laf. 104, Sel. 136) et Divertissement 4 (Laf. 136, Sel. 168).

 

Galilée.

Partie nord de la Terre Sainte d’Israël conquise par les Juifs.

Ne pas confondre avec le savant italien (1564-1642) qui fut condamné par l’Église pour avoir affirmé que la terre tournait autour du Soleil.

Voir Miracles II (Laf. 841, Sel. 426) et Pensées diverses (Laf. 550, Sel. 461).

 

Gédéon.

Voir Dictionnaire des noms propres de la Bible, Paris, Cerf et Desclée de Brouwer, Paris, 1978, p. 147.

Selon le Livre des Juges, VI-VIII, Gédéon est de la tribu de Manassé. Voir la note de l’éd. des Pensées de Ph. Sellier : Gédéon a été choisi par Dieu pour délivrer son peuple de la servitude des Madianites. Un ange lui parle. Il dispose une toison sur un sol sec en demandant à Dieu qu’elle seule fût humide, ce qui a été exaucé : on y voit la figure d’Israël comblé par la rosée au milieu de la sécheresse de l’univers. Gédéon demande alors que la toison soit asséchée au matin suivant au milieu de la rosée, ce qui arriva aussi : ce miracle prédit le rejet d’Israël et le don de la grâce à toute la terre. La Bible de Port-Royal commente longuement cet épisode, et donne les indications suivantes : « La toison mystérieuse qui est exposée dans l’aire, et qui d’abord est remplie de la rosée du ciel, lorsque la terre d’alentour était toute sèche, et qui ensuite parut sèche, lorsque la terre était arrosée, nous figure, selon les saints Pères, deux vérités importantes. L’une, que la rosée des grâces du ciel était alors répandue sur la Judée en même temps que tout le reste de la terre était dans la sécheresse et dans l’ignorance du vrai Dieu ; mais qu’il devait arriver par un changement étrange que cette même Judée serait dans la sécheresse et dans l’oubli du Seigneur, lorsqu’au contraire tous les autres peuples de la terre seraient inondés de la rosée des grâces célestes ».

Voir Miracles III (Laf. 892, Sel. 446) et Miracles III (Laf. 903, Sel. 450).

 

Gemara.

Il y a deux Talmud, le Talmud de Jérusalem ou palestinien, et le Talmud de Babylone (ou Talmud Babilonien), compilation qui ajoute à la Mischna un commentaire juridique appelé Gemara. Ces commentaires présentent les discussions qui ont eu lieu dans les deux siècles qui ont suivi la codification de la Mischna vers 200. Comme Pascal l’indique à la fin de ses notes, la Mischna et la Gemara constituent le Talmud. Mais il existe des commentaires de la Mischna qui n’ont pas été compris dans la Gemara.

Voir Rabbinage 1 (Laf. 277, Sel. 308).

 

Généalogie.

La généalogie de Jésus-Christ n’est pas dans l’Ancien Testament, mais dans les Évangiles de saint Matthieu et de saint Luc. Elle comporte nécessairement les noms de personnages de l’Ancien Testament, mais aussi beaucoup d’autres.

Voir Fondement 13 (Laf. 236, Sel. 268), Preuves de Moïse 1 (Laf. 290, Sel. 322), Figures particulières 2 (Laf. 350, Sel. 382) et Prophéties VIII (Laf. 503, Sel. 738).

 

Générosité.

Grandeur d’âme, de courage ; magnanimité, bravoure, libéralité et toute autre qualité qui fait le généreux (Furetière). C’est le propre d’une âme aristocratique. Voir là-dessus le livre de Paul Bénichou, Morales du Grand Siècle, Gallimard, 1948. Voir aussi dans le Traité des passions de Descartes, article 153, une définition originale et très significative. La générosité chrétienne est évidemment différente de celle du monde.

Voir Morale chrétienne 9 (Laf. 359, Sel. 391).

 

Genèse.

Premier livre du Pentateuque (les cinq premiers livres de l’Ancien Testament). Son attribution à Moïse est traditionnelle, mais elle a fait l’objet de contestations au XVIIe siècle.

Voir Rabbinage 2 (Laf. 278, Sel. 309) et Preuves par les Juifs III (Laf. 453, Sel. 693).

 

Génie.

Bon ou mauvais esprit, démon que les anciens croyaient qu’il accompagnait les hommes (par exemple le génie de Socrate). En un sens plus limité, esprit, faculté de l’âme en tant qu’elle pense ou juge. Se dit aussi du talent naturel et de la disposition qu’on a à une chose plutôt qu’à une autre. Enfin signifie encore l’humeur, le goût, les manières des gens (Furetière). Le sens actuel du mot génie est encore inconnu au XVIIe siècle. Pour dire en langue classique ce que nous entendons aujourd’hui par ce mot, il faudrait employer les locutions grand génie ou génie élevé.

Voir Pensées diverses (Laf. 637, Sel. 529).

 

Genre.

Pour le sens logique du mot, voir Arnauld Antoine et Nicole Pierre, La logique ou l’art de penser, I, VI (dans l’édition de 1664). On appelle genres les idées générales, « quand elles sont tellement communes qu'elles s'étendent à d'autres idées qui sont encore universelles, comme le quadrilatère est genre à l'égard du parallélogramme et du trapèze : la substance est genre à l'égard de la substance étendue qu'on appelle corps, et de la substance qui pense qu'on appelle esprit ».

Aristote, Organon, V, Topiques, 15, éd. Tricot, Paris, Vrin, 1974, p. 12. « Le genre est ce qui est attribué essentiellement à des choses multiples et différant spécifiquement entre elles. » Le Livre IV, p. 121 sq., est consacré aux lieux communs du genre.

Voir Lalande André, Vocabulaire technique et critique de la philosophie, p. 385 sq. Le genre se divise en espèces. Les genres différents ne communiquent pas entre eux. Pascal écrit que les trois ordres sont différents de genre.

Voir Preuves de Jésus-Christ 11 (Laf. 308, Sel. 339) et Pensées diverses (Laf. 585, Sel. 486).

 

Gentilhomme.

Un gentilhomme, selon Furetière, est un homme d’extraction noble qui ne doit sa noblesse ni à sa charge (comme dans le cas de la noblesse de robe), ni aux Lettres du prince (dans le cas d’un anoblissement). Voir Divertissement 4 (Laf. 136, Sel. 168).

 

Géométrie.

Le mot géométrie signifie souvent les mathématiques en général, et dans certains cas la géométrie au sens actuel.

Magnard Pierre, Le vocabulaire de Pascal, Paris, Ellipses, 2001, p. 23-24.

Voir Géométrie-Finesse I (Laf. 511, Sel. 669), Géométrie-Finesse II (Laf. 512, Sel. 670), Géométrie-Finesse II (Laf. 513, Sel. 671), Soumission 4 (Laf. 170, Sel. 201), Transition 4 (Laf. 199, Sel. 230), etc.