Glossaire

 

P.

 

Païen.

Adorateur des faux dieux. Il ne se dit déjà plus, selon le Dictionnaire de l’Académie, que par opposition à chrétien, à propos des anciens peuples (Égypte, Grèce, Romains) qui sont restés idolâtres après la publication de l’Évangile.

Voir Prophéties 1 (Laf. 323, Sel. 354), Fausseté 17 (Laf. 219, Sel. 252), Religion aimable 2 (Laf. 222, Sel. 255), Fondement 20 (Laf. 243, Sel. 276), Perpétuité 8 (Laf. 286, Sel. 318), etc.

 

Pain.

Aliment ordinaire. En langue symbolique, représente la nourriture qu’est pour l’âme la Révélation chrétienne. Le pain désigne aussi souvent l’Eucharistie comme corps du Christ, qui nourrit l’âme.

Voir Fondement 3 (Laf. 225, Sel. 258), Loi figurative 9 (Laf. 253, Sel. 285), Loi figurative 25 (Laf. 270, Sel. 301), Rabbinage 2 (Laf. 278, Sel. 309), Pensées diverses (Laf. 733, Sel. 614), etc.

 

Paix.

Le mot a un sens politique (par opposition à la guerre), mais aussi un sens psychologique (paix de l’âme).

Voir Mémorial (Laf. 913, Sel. 742), Vanité 17 (Laf. 29, Sel. 63), Raisons des effets 2 (Laf. 81, Sel. 116), Miracles III (Laf. 876, Sel. 440), Pensées diverses (Laf. 545, Sel. 460), etc.

 

Pan.

Sur le personnage mythologique du dieu Pan, voir Grimal Pierre, Dictionnaire de la mythologie grecque et romaine, art. Pan, Paris, Presses Universitaires de France, 2002, p. 342 ; et sur le fragment où Pascal mentionne le dieu Pan, voir Borgeaud Philippe, “Le grand Pan est mort. Problèmes d’interprétation”, Revue de l’histoire des religions, n° 200-1, 1983, p. 3-39.

Voir Prophéties 22 (Laf. 343, Sel. 375).

 

Pape.

Chef de l’Église catholique. Consulter le Dictionnaire historique de la papauté, dirigé par Philippe Levillain, Paris, Fayard, 1994, notamment sur les papes Innocent XI et Alexandre VII. Les Provinciales mentionnent plusieurs autres papes, à propos des controverses sur l’infaillibilité pontificale sur les points de fait.

Voir Pensées diverses (Laf. 604, Sel. 501), Pensées diverses (Laf. 708, Sel. 586), Pensées diverses (Laf. 714, Sel. 592), Pensées diverses (Laf. 726, Sel. 607), Miracles III (Laf. 865, Sel. 439), etc.

 

Paradis.

Le paradis terrestre est le lieu où, selon la Genèse, Dieu plaça Adam avant qu’il ne commît le péché originel. Le mot désigne aussi le séjour des bienheureux qui jouissent de la vision de Dieu.

Voir Fausseté 16 (Laf. 218, Sel. 251).

 

Paradoxe.

Le mot paradoxe est un hapax dans les Pensées (voir Contrariétés 14 - Laf. 131, Sel. 164), mais aussi dans les Provinciales. Sur le sens de ce mot, voir la liasse Contrariétés.

 

Pardon.

Rémission d’une faute ou d’une offense. Le Notre Père conditionne le pardon accordé à un fidèle par Dieu au pardon que ce fidèle aura accordé à son prochain.

Voir Preuves de Jésus-Christ 17 (Laf. 315, Sel. 346) et Pensées diverses (Laf. 706, Sel. 584).

 

Paresse.

Fainéantise, nonchalance à l’égard des choses qui sont de devoir ou d’importance. C’est à la paresse dont les incrédulités font preuve à l’égard de la vérité, plus que dans leurs erreurs elles-mêmes, que Pascal s’en prend dans les Pensées. La personne de Montaigne incarne pour Pascal une sorte de morale de la paresse, qui conduit au scepticisme.

Voir Fausseté 6 (Laf. 208, Sel. 240) et Pensées diverses (Laf. 774, Sel. 638).

 

Parfait.

À qui il ne manque rien pour être accompli dans son genre (Dictionnaire de l’Académie).

Voir A P. R. 1 (Laf. 149, Sel. 182) et Fausseté 17 (Laf. 219, Sel. 252).

 

Parfum, Parfumeur.

Pascal entre rarement dans les genres particuliers des professions (ce qu’un La Bruyère fait sans hésitation). Le terme de parfumeur est une des exceptions. Voir Raisons des effets 14 (Laf. 95, Sel. 129).

Voir aussi Loi figurative 27 (Laf. 272, Sel. 303).

 

Parier.

Choisir entre plusieurs voies ou plusieurs pensées, sans avoir la certitude qu’elles seront satisfaisantes ou vraies. Pascal a fondé la « géométrie du hasard », ancêtre du calcul des probabilités, dont on trouve les bases dans le Traité du triangle arithmétique. Dans le fragment Preuves par discours I (Laf. 418, Sel. 680), il propose ce que la postérité a appelé l’argument du pari, qui consiste à vivre soit comme l’exige la morale chrétienne, soit au contraire. Laurent Thirouin a consacré à la pensée de Pascal sur les partis une bonne étude intitulée Le hasard et les règles. Le modèle du jeu dans la pensée de Pascal, Paris, Vrin, 1991.

 

Paris (ville de).

Voir dans le Dictionnaire du Grand Siècle dirigé par F. Bluche l’article Paris, p. 1145-1150, et les pages suivantes sur Paris capitale, et Parlement de Paris. Le Dictionnaire de Port-Royal publié par les éditions Champion sous la direction d’Antony McKenna et Jean Lesaulnier, propose parmi les illustrations plusieurs plans de Paris, dont celui des paroisses, fort utiles pour saisir le déroulement des affaires religieuses à l’époque de Pascal.

Voir Géométrie-Finesse I (Laf. 509, Sel. 669).

 

Parler, Parole.

Pascal s’est intéressé de près aux manières de parler, c’est-à-dire à ce que nous appelons le langage ordinaire, et aux problèmes du langage en général. Ses notes sur ce sujet sont liées à l’art de persuader, auquel il a consacré un opuscule inachevé.

Voir Pensées diverses (Laf. 572, Sel. 475), Soumission 5 (Laf. 171, Sel. 202), Loi figurative 27 (Laf. 272, Sel. 303), Preuves de Jésus-Christ 6 (Laf. 303, Sel. 334), Prophéties 7 (Laf. 328, Sel. 360), etc.

 

Parti.

Juste répartition des portions de l’enjeu qui reviennent à chaque joueur lorsque la partie est interrompue. Voir l’Usage du Triangle arithmétique pour déterminer les partis qu’on doit faire entre deux joueurs qui jouent en plusieurs parties, OC II, éd. J. Mesnard, p. 1308 sq.

Pascal use des partis dans le texte vulgairement appelé argument du pari (Preuves par discours I - Laf. 418, Sel. 680).

Voir aussi Commencement 4 (Laf. 153, Sel. 186), Commencement 8 (Laf. 158, Sel. 190), Prophéties 5 (Laf. 326, Sel. 358) et Preuves par discours II (Laf. 429, Sel. 682).

 

Particulier.

Les figures particulières sont des figures relatives à des prophéties ponctuelles qui sont destinées à confirmer et à accréditer les grandes prophéties messianiques. Pascal semble avoir été à l’origine des recherches sur ce point. Voir dans OC I, éd. J. Mesnard, p. 895, le passage du Recueil de choses diverses (28) sur ce sujet. Voir aussi dans Lesaulnier Jean, Port-Royal insolite, Paris, Klincksieck, 1992, p. 594.

Voir Figures particulières 1 (Laf. 349, Sel. 381), Prophéties II (Laf. 484, Sel. 719), Pensées diverses (Laf. 639, Sel. 529) et Pensées diverses (Laf. 791, Sel. 645).

 

Partie.

Selon le contexte, le mot désigne la partie d’un tout, notamment d’une œuvre littéraire, une partie d’un corps, ou une partie d’un jeu.

Voir Pensées diverses (Laf. 780-781, Sel. 644), Transition 4 (Laf. 199, Sel. 230), Fausseté 16 (Laf. 218, Sel. 251) et Preuves par discours I (Laf. 420, Sel. 680).