Glossaire

 

Probabilité, Probable.

Le terme de probabilité n’a jamais eu chez Pascal le sens que nous lui donnons aujourd’hui. Il désignait à l’époque la casuistique, notamment la casuistique relâchée à laquelle les jésuites ont adhéré.

Voir Miracles III (Laf. 906, Sel. 451), Pensées diverses (Laf. 653, Sel. 537), Pensées diverses (Laf. 721, Sel. 598), Pensées diverses (Laf. 722, Sel. 600), Pensées diverses (Laf. 722, Sel. 603), etc.

 

Procès.

Instance, action en justice pour régler un différend.

Voir Divertissement 4 (Laf. 136, Sel. 168) et Pensées diverses (Laf. 722, Sel. 600).

 

Prochain.

Qui n’est pas loin en temps ou lieu. En théologie, chaque homme est le prochain de l’autre, en ce sens qu’il lui doit aide et secours. Pascal fait allusion aux occasions prochaines de pécher, qui sont les circonstances qui facilitent la chute dans la faute. Les Provinciales traitent aussi du pouvoir prochain de faire le bien, c’est-à-dire à la possibilité de la part de l’homme d’obéir aux commandements de Dieu, avec ou sans le secours de la grâce.

Voir Prophéties 7 (Laf. 328, Sel. 360).

 

Prodige.

Phénomène extraordinaire, signe ou effet surprenant dont on ignore la cause. Ne pas confondre avec miracle : tous les miracles ne sont pas prodigieux. Pascal fait explicitement la distinction, qui conduit à une définition nouvelle du miracle.

Voir Transition 4 (Laf. 199, Sel. 230).

 

Profession.

Furetière donne en premier sens : déclaration publique et solennelle de sa croyance, de sa religion. Le sens actuel ne vient qu’ensuite : condition qu’on a choisie dans le monde, le métier à quoi on veut s’appliquer, dont on veut faire son exercice ordinaire.

Voir Fondement 5 (Laf. 228, Sel. 260).

 

Promettre, Promesse.

Assurance, espérance qu’on fait concevoir à quelqu’un de faire ou de donner quelque chose. On parle des promesses du Christ pour désigner les biens et le salut qu’il annonce aux hommes.

Voir Commencement 4 (Laf. 153, Sel. 186), Dossier de travail (Laf. 390, Sel. 9), Dossier de travail (Laf. 392, Sel. 11), Preuves par discours II (Laf. 427, Sel. 681) et Prophéties VIII (Laf. 502-503, Sel. 738).

 

Prophète, Prophétie.

Voir la liasse Prophéties.

Pascal ne définit pas la prophétie par la vision de l’avenir. Prophétiser, c’est parler de Dieu par sentiment du cœur. Voir Prophéties 7 (Laf. 328, Sel. 360).

Voir aussi Soumission 14 (Laf. 180, Sel. 211), Excellence 1 (Laf. 189, Sel. 221), Transition 3 (Laf. 198, Sel. 229), Fausseté 16 (Laf. 218, Sel. 251), Fondement 1 (Laf. 223, Sel. 256), etc.

 

Proportion.

En mathématiques, égalité de deux rapports. Le rapport a deux termes ; la proportion en a donc quatre. Les mathématiciens disent que deux grandeurs ont une proportion entre elles lorsque la première, multipliée un certain nombre de fois, peut arriver à dépasser la seconde. Elles n’ont pas de proportion si la première a beau être multipliée, elle ne peut dépasser la seconde. Par exemple, le zéro n’a pas de proportion avec les nombres entiers parce qu’on a beau le multiplier, il reste nul.  De même, un nombre entier fini n’a pas de proportion avec le nombre infini, parce qu’on ne parvient pas à le rendre plus grand par multiplication. C’est en ce sens que Pascal parle de la disproportion de l’homme à l’égard de l’univers infini.

Voir Transition 4 (Laf. 199, Sel. 230), Fausseté 17 (Laf. 219, Sel. 252) et Preuves par discours III (Laf. 449, Sel. 690).

 

Proposition.

En mathématiques, énoncé d’une égalité, une proportion ou un rapport géométrique qui demande à être démontré. Au sens large, les axiomes, qui ne peuvent pas être démontrés parce qu’ils sont évidents d’eux-mêmes, sont aussi souvent classés parmi les propositions.

Voir Soumission 15 (Laf. 181, Sel. 212), Miracles II (Laf. 855, Sel. 435), Miracles III (Laf. 881, Sel. 443), Pensées diverses (Laf. 639, Sel. 529) et Pensées diverses (Laf. 880, Sel. 596).

 

Propre.

Arnauld Antoine et Nicole Pierre, La Logique ou l'art de penser, I, VI (éd. de 1664), éd. D. Descotes, Paris, Champion, 2014, p. 142-144. « Quelque attribut qui soit nécessairement lié avec [un] premier attribut, et qui par conséquent convienne à toute cette espèce, et à cette seule espèce, omni et soli, nous l’appelons propriété ».

Voir Morale chrétienne 4 (Laf. 354, Sel. 386), Morale chrétienne 12 (Laf. 362, Sel. 394) et Pensées diverses (Laf. 797, Sel. 650).

 

Prosopopée.

Technique qui consiste, dans le cadre d’un discours, à donner la parole à une personne morte ou absente, à un être imaginaire, divinité ou personnage mythique, ou même à une abstraction (la Justice, la République). Pascal en use lorsqu’il fait parler la Sagesse de Dieu.

Voir Bergez D., Géraud V., Robrieux J.-J., Vocabulaire de l’analyse littéraire, Paris, Dunod, 182 sq.

Voir A P. R. 2 (Laf. 149, Sel. 182).

 

Prouver.

Démontrer. Pascal donne sommairement les règles de la preuve dans l’opuscule De l’esprit géométrique, mais aussi dans la lettre qu’il adresse au père Noël et la Lettre à Carcavy.

Voir Pensées diverses (Laf. 527, Sel. 454).

 

Provence.

Voir l’article Provence dans le Dictionnaire du Grand siècle de François Bluche (dir.), p. 1269-1270.

Voir Transition 1 (Laf. 193, Sel. 226).

 

Proverbes.

Voir le Livre des Proverbes dans la Bible de Port-Royal, et Chédozeau Bernard, L’univers biblique catholique au siècle de Louis XIV. La Bible de Port-Royal, tome I, p. 157 sq., qui en donne la Préface avec un commentaire.

Voir Rabbinage 2 (Laf. 278, Sel. 309).

 

Providence.

L’idée de la Providence enferme d’une part la prescience de Dieu, mais aussi sa volonté. Voir l’article de L. Bouyer, Dictionnaire théologique, p. 553 sq. et pour approfondir, le Précis de théologie dogmatique de Bernard Bartmann, I, 282 sq.

Voir Pensées diverses (Laf. 432, Sel. 662).

 

Provincial.

Le Provincial était au début de la polémique déclenchée par les Lettres de Pascal, leur destinataire. Ce n’est que par abus que le Provincial a fini par désigner l’auteur anonyme de ces lettres.

Voir Miracles III (Laf. 888, Sel. 445).

 

Provinciales.

Titre collectif des lettres ouvertes composées en 1656-1657 par Pascal contre les molinistes, les casuistes corrompus et les jésuites. Les meilleures éditions sont actuellement celle des Grands écrivains de la France (Brunschvicg) et de l’abbé Cognet (Garnier).

Voir Raisons des effets 4 (Laf. 85, Sel. 119) et Pensées diverses (Laf. 679, Sel. 558).